Un an. Ou presque.
L’an dernier, à la même époque, notre palpitant commençait à perdre haleine, notre niveau de stress à atteindre des montagnes. Nous préparions assidûment et avec un courage désarmant (parce que cela signifiait aussi, tirer un trait sur nos vacances et notre repos estival avant de reprendre la route de la rentrée) notre exposition L’Odyssée Fantôme : Paysages de demain, dans le cadre de la Biennale Agora Bordeaux 2017.
Des semaines passées à élaborer des plans, à écrire une histoire qui serait le fil conducteur du parcours de l’exposition, à prendre le train, à porter des caisses, des boîtes, à coller, visser, peindre ; des jours et des nuits passées à faire des branchements impossibles, à programmer des micro-ordinateurs quand nous n’avions quasi-aucune connaissances en programmation, à découper des bouts de ruban adhésif aux mêmes dimensions (10 cm), à occulter des vitres poussiéreuses, à manger (beaucoup trop) de bonbons, à se dire que jamais ça ne serait terminé à temps.
Des moments très doux passés ensemble, à se reposer en terrasse le soir venu, à concevoir notre programme du lendemain, à se dire qu’on est fous-totalement-fous et à rire ; aussi des disputes, des déceptions et des insatisfactions. Le lot de chaque projet, surtout quand un projet prend une telle ampleur, engage autant d’argent et de temps pour de jeunes artistes encore en quête de reconnaissance et de travail. Surtout quand un projet demande autant de compétences dont nous ne disposons, a priori, pas.
Mais on l’a fait.
Mince, on l’a fait !
Cette exposition, elle a existé, elle a eu lieu.
Elle a emporté des choses sur son passage et elle aura notamment été la raison pour laquelle on n’a plus (trop) rien fait depuis presque un an. La raison pour laquelle nous n’avions même pas publié une seule image ici, de l’exposition achevée, dans son ensemble, du vernissage, de nos réalisations ou de nous tous réunis.
Il y aurait plusieurs enseignements à tirer de cette expérience.
Il y aurait plusieurs façons d’exprimer et plusieurs voix pour dire, le vécu de chacun-e, le plaisir, la fierté, la tristesse, la honte, la colère ou l’indifférence qu’on a tous-tes pu ressentir, parfois, durant l’élaboration de cette exposition – de sa conception en l’esprit à son montage, puis à sa vie avec le public, puis à son démantèlement. Mais nous ne nous attarderons pas à vous empeser, car on sait qu’avec le temps, seul restera le souvenir de cette force déployée par tous nos petits bras (collectivement ou à tour de rôles) pour porter L’Odyssée Fantôme jusqu’à son achèvement et son ouverture publique.
Sa vie avec les visiteurs, tiens, parlons-en : jamais nous n’aurions imaginé recevoir autant de beaux retours de votre part, de compliments, de félicitations. Voir de l’enchantement dans vos yeux (pour les enfants comme les adultes) ; vous voir lire avec attention notre récit ; vous amuser à découvrir chaque scène de chaque théâtre. Nous étions là, tapis dans un coin de la salle, à noter les passages (environ 1 900 visiteurs – pour nous, ce n’est pas rien !) et à nous régaler de vous voir apprécier notre colossal travail. Merci pour ces moments de beauté.
Nous sommes très reconnaissant-e-s à tous ceux et toutes celles qui nous ont aidé, qui sont venus nous parler, qui nous ont répété mille fois que l’exposition devait trouver sa place ailleurs et voyager.
Nous aimerions beaucoup la diffuser en France, à d’autres occasions, et lui permettre de vivre encore un peu dans vos yeux.
En attendant, voici une sélection d’images qui retrace notre épopée vécue en septembre dernier.
N’hésitez pas, si vous voulez nous encourager, nous soutenir, nous manifester votre appréciation, à diffuser, commenter ou montrer cet article autour de vous.
Pour l’heure et pour finir, nous faisons un gros (gros, gros) salut à Louison et à Garance, qui ont quitté le collectif en fin d’année dernière et pour qui nous avons, très souvent, beaucoup de pensées et de gratitude.
Vues d’ensemble de l’exposition
Impression en sérigraphie du plan de l’exposition
15 septembre : vernissage
© Denis Thomas
© Denis Thomas
© Denis Thomas
Les paysages individuels
Détails
Montage de l’exposition
Réception des théâtres sous la pluie, un moment très agréable
Ava avait raison sur ses calculs !
Avec notre petite assistante de montage qui s’est incrustée pendant trois jours
Guillaume tente le vuvuzela avec le carton d’emballage